Long term after-effects of forest management practices
Responsable scientifique : Pierre Montpied (UMR 1137 Ecologie et Ecophysiologie Forestières – EEF)
Partenaires Labex : BEF, (UL EA 7304 LOTERR)
Collaboration : B. Zeller (BEF), X. Rochel (LOTERR),J.-L. Dupouey (EEF)
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Contexte— Les effets à long terme d’une utilisation passée des terres sur l’état actuel des écosystèmes après la recolonisation forestière sont relativement bien documentés. Les effets à long terme de la gestion forestière le sont beaucoup moins alors qu’il est important d’évaluer leurs conséquences sur les sols, la productivité ou de la biodiversité des forêts dans le contexte actuel incitant à augmenter l’extraction de biomasse.
Des changements importants dans la gestion des forêts ont eu lieu au cours du XIXe siècle suite à la révolution industrielle, ce qui a entraîné une diminution de la récolte de bois de certaines forêts auparavant affectées à la production intensive de bois énergie. Si les effets immédiats de la surexploitation ont été largement étudiés, la résilience à long terme des écosystèmes forestiers de cette gestion reste largement inconnue
Objectifs— L’objectif de l’étude est de tester l’hypothèse que l’intensification de l’extraction du bois pourrait à long terme nuire à la productivité et à la biodiversité de la forêt suite à l’appauvrissement du sol et de la flore.
Démarche— Nous avons comparé des forêts autrefois surexploitées avec des forêts moins intensément exploitées pour étudier les effets à long terme de ces niveaux de récolte élevés sur le sol et la végétation des écosystèmes forestiers. Inventaires dendrométriques, relevés floristiques et analyses de sol, dont la méthode innovante NIRS-MIRS, ont été menés à cette fin. Deux campagnes annuelles ont été réalisées, l’une (2014) comparant les anciens quarts en réserve et les coupes affouagères dans les forêts communales du Plateau Lorrain, l’autre (2015) s’intéressant aux forêts anciennement dévolues à la production de bois énergie pour les Salines de Lorraine.
Résultats marquants —
- Faible impact à long terme de l’intensité passée de la gestion sur la végétation et les paramètres du sol étudiés ;
- Mise en évidence de quelques espèces préférant les forêts anciennement surexploitées ou inversement moins intensément exploitées ;
- L’analyse NIRS-MIRS des sols a révélé des différences de spectre entre les différents niveaux anciens d’intensité d’exploitation, qui restent à interpréter en termes de paramètres physicochimiques.
Principales conclusions —
Le constat d’un faible impact apparent, sur le long terme, des anciens modes d’exploitation des forêts de Lorraine ne doit pas amener à conclure à l’innocuité de ces modes de gestion dans la mesure où de fortes incertitudes demeurent sur le respect, jusqu’au début du XIXe siècle, des préconisations qu’on retrouve dans les archives. Il est notamment fort possible que la pression de prélèvement de bois ait été souvent aussi forte dans les forêts « protégées » que dans les autres et que, par conséquent, la surexploitation ait été généralisée.
Perspectives — Les dernières analyses de sols n’ayant pas encore été reçues, le travail d’analyse des données, en particulier en relation avec les spectres de reflectance infrarouge doit encore continué et approfondi.