Nous avons la tristesse de vous faire part du décès de Michel Morelet survenu le 20 décembre 2020 à Nancy dans sa 83e année.
Michel Morelet est né le 20 mai 1938 à Brazzaville. Après une enfance et une scolarité au Congo, au Viêt Nam, puis au Mali, il a été formé à l’Institut Agricole du Centre à Yzeure dans l’Allier de 1956 à 1960, puis au Centre d’Enseignement Zootechnique de Rambouillet. Il a ensuite effectué un stage à l’INRA à Jouy-en-Josas en 1962-1963, puis dans le laboratoire de phytopathologie du Professeur Georges Viennot-Bourgin à l’INA (AgroParisTech) en 1963-1964.
Il fut recruté à l’INRA à Nancy le 1er janvier 1965. Il fit partie des « membres fondateurs » du Laboratoire de Pathologie Forestière créé en 1964 par Louis Lanier à l’ENGREF (AgroParisTech Nancy), laboratoire qui déménagea à Champenoux en 1971 et qui constitue aujourd’hui une équipe de l’UMR Interactions Arbres – Microorganismes. Recruté initialement comme technicien, il devint rapidement Ingénieur d’Etude. Il fut pendant de nombreuses années responsable du « Service de détermination » du Laboratoire de Pathologie Forestière. A ce titre, il encadra le DEA de Pierre Chandelier, qui devint le premier responsable de l’Unité de Mycologie Agricole et Forestière du Laboratoire National de la Protection des Végétaux à Nancy (aujourd’hui intégrée à l’Anses).
Michel Morelet soutint une thèse de doctorat en 1983 à l’Université de Nancy sur la « Systématique et biologie des Venturia inféodés aux peupliers de la section Leuce ». Il était un excellent mycologue et systématicien et faisait autorité en France comme à l’étranger. Il nomma, ou renomma, pour la première fois de nombreux de champignons pathogènes des arbres. Il a publié plus de 60 articles scientifiques, la plupart en langue française. Il contribua au tome I de l’ouvrage de référence « Mycologie et pathologie forestières » de Louis Lanier et co-auteurs, publié en 1978. Mais sa contribution la plus notable fut la publication en 1997 avec Etienne Kiffer de l’ouvrage « Les Deutéromycètes : Classification et clés d’identification générique » aux éditions INRA (aujourd’hui QUAE). Cet ouvrage fut traduit en anglais en 2000 aux éditions Taylor & Francis. Tout au long de sa carrière, Michel Morelet réunit des échantillons (dont des échantillons-type) qui constituent l’herbier mycologique de Pathologie forestière. Cet herbier, qui compte près de 1500 échantillons, est toujours conservé au sein de l’UMR Interactions Arbres – Microorganismes. Michel Morelet prit sa retraite en 2000, mais resta encore actif dans le domaine de la taxonomie fongique pendant de nombreuses années. Tous ceux qui l’ont connu professionnellement se souviendront d’un homme passionné, jovial et doté d’un sens de l’humour très acéré.
Nos pensées vont à son épouse Monique, ses enfants, ses petits enfants, et à tous ses proches.
Au Laboratoire de Pathologie Forestière à l’ENGREF (rue Girardet à Nancy) en 1970 : pot à l’occasion des 25 ans de Gilberte Guinot. De gauche à droite : Louis Lanier, M.C. Langlois, Gilberte Guinot, Michel Morelet.
Michel Morelet à l’issue de sa soutenance de thèse le 25 novembre 1983. De gauche à droite : Georges Viennot-Bourgin, François Mangenot, Michel Morelet.
Michel Morelet, éternel fumeur de pipe, à son bureau en 1988.
Michel Morelet faisant le pitre dans son laboratoire en 1988.
Michel Morelet (au sommet de la butte) lors d’une sortie de terrain en Haute-Saône en 1998.
Texte rédigé par J. Pinon et P. Frey